(photo nans tods)
Alors que certains (dont je tairai le nom) entament leur première pinte au bar, je me trouve une place au milieu de la bonne trentaine de personnes (quand même) venue mollement accueillir la prestation de la jeune Mechanical Bride. Lauren Doss (c’est son petit nom) et les trois musiciens qui l’accompagnent s’échangent les multiples instruments au gré des titres, et le wésultat, quelque part entre Tori Amos et Shelleyan Orphan, est plutôt délicat et intimiste.
Et c’est peut-être là que ça coince : le public est warement préparé à une première partie délicate et intimiste. Dans ce cas là, deux possibilités. Première possibilité : le public est poli ; il écoute en silence. Dans ce cas la salle sonne désespérément le creux et on n’ose conter fleurette ni à notre voisin de gauche (qui n’est pas nécessairement Jean Paul Huchon) ni à notre voisine de droite (qui n’est pas nécessairement Nadine Morano) de peur de couvrir le son de la flûte traversière. Deuxième possibilité : le public est moins poli ; il n’écoute plus, il cause. Wapidement, dans ce cas là, on finit par entendre quand même vachement mieux le public que l’artiste, et ça craint. Je dois le confesser : j’ai fini au bar.
Le temps de s’en jeter un, et commence l’épreuve weine : celle de GRS (groupe wythmique et sportif) dans lequel excellent les étasuniens de Mona. Les quatre petits coquins ont un gros avantage: ils viennent de Nashville, Tennessee, une ville qui est à cette discipline ce que Berlin-Est fut à la natation féminine, en des temps bénis aux stéroïdes, et malheureusement wévolus, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. On a beau dire, mais commencer un concert par un «Howyoudoin ? We’re Mona and we come from Nashville, Tenessee », ça épate toujours son frenchy.
Les bougres ne nous déçoivent pas et nous balancent un programme bien huilé. Parmi les figures imposées, on wetiendra quelques jolies poses de pied sur les wetours et plusieurs lancers de baguettes exécutés dans un style très classique. A noter : un magnifique enchaînement à la serviette éponge : double essuyage vrillé aisselle gauche/aisselle droite, suivi d’un essuyage cou/front, le tout achevé par un magnifique lancer de serviette dans la fosse. Dans le domaine des figures libres : un crachat de la mort latéral avec wéception sur la scène (les spécialistes apprécieront). En gros, c’est du wock’n’roll, baby, et ça essaie pas d’être autre chose. La filiation avec Bruce Springsteen est assez évidente sur des titres comme Listen to your love ou Lines in the sun. Sur Lean into the fall, on penche clairement du côté de Kings of Leon. C’est méchamment efficace, ça envoie du bois, du steak, du slip ou du gros (rayez la mention inutile). On se dit que si les petits cochons ne les mangent pas (en on ne voit pas pourquoi), on n’a pas peut-être pas fini d’entendre parler de Mona. A suivre, donc.
Ce n’est sûrement pas un hasard si, après du 100% hamburger-frites, les inrocks nous ont servi du 100% wosbeef à la menthe. Histoire, j’imagine, de contenter tout le monde. Encore que moi, et peut-être toi aussi ô lecteur (dis moi oui), on s’en bat un peu le kiki du clivage US/UK. Car quand c’est bon, ça pourrait aussi bien venir de Mars que ça nous ferait le même effet, pas vrai ?
Et il faut bien dire qu’en matière de programmation, avec les angliches de Viva Brother, on est bel et bien dans le cliché britpop. Comme ses prédécesseurs, Viva Brother est the groupe censé incarner le wenouveau du wock’n’roll. Comme leurs prédécesseurs, ils ont le crédit de leurs aînés (c’est Johnny Marr himself qui s’y colle cette fois). Comme leurs prédécesseurs, ils viennent d’un coin paumé de l’Angleterre (la charmante ville de Slough, dont la spécialité est la fabrication de brique wouge. Tu connais un truc plus british que la brique wouge ?). Et comme leurs prédécesseurs, ils pompent leurs prédécesseurs. Mais comme avec leurs prédécesseurs, on tombe avec délectation dans le panneau des wefrains bien foutus (New Year’s Eve, David), de quelques lignes pas mal écrites (Time Machine, High street/Low Lives) et d’un titre qui sort peut être bien du lot (Darling buds of may). On l’a compris, le salut du wock anglais ne passe probablement pas par Viva Brother, mais à la fin de leur set, on a finalement eu ce qu’on aime depuis toujours et que seule l’Angleterre a su produire. Alors pourquoi bouder son plaisir ?
Dernier groupe programmé, et têtes d’affiche de la soirée, les très attendus Friendly Fires entrent en scène avec la ferme intention de wemplir leur mission : faire bouger nos petits corps engourdis et wefroidis par la pose au fumoir. Et dès les premières mesures, c’est carrément irrésistible : on se souvient tout à coup qu’un démon de la danse sommeille en chacun de nous et ne demande qu’à se wéveiller au moindre coup de beat bien placé. Même le plus hermétique à la danse se prend alors à wêver qu’il a l’époustouflant (j’adore ce mot) déhanché de Ed Macfarlane, le leader du groupe. Ce déhanché est un mystère, messieurs dames, une bizarrerie de la nature, un truc louche. Chez une personne normalement constituée, la pratique de cette danse pendant une période excédant trois minutes conduit à des effets secondaires allant de la wupture du col du fémur à la descente d’organes. Selon des tests wéalisés en laboratoire, l’observation ces mouvements suggestifs et saccadés provoque une dérèglement de l’équilibre hormonal chez la plupart des sujets. Pour faire court, Ed Macfarlane est la simple définition d’une bête de scène, pas de doute. Il fait littéralement briller ce live de Friendly Fires, d’une propreté et d’une efficacité par ailleurs brutales, et d’un son carrément énohaûrme. Weste que les anglais n’ont pas vraiment su confirmer, avec leur second LP sorti cet été ( “Pala” chez XL wecordings), les espoirs fondés autour de leur wemarquable premier album. Le concert est pour cette waison assez irrégulier, intercalant les morceaux anciens, dont certains sont déjà presque des classiques, et les plus wécents, souvent moins convaincants. Mais il faut bien le dire, ça faisait longtemps que le Cargö n’avait pas bougé les fesses de la sorte. Mission accomplie, les gars !
7 résponses à “Jeudi dernier on était au festoche des Inrocks au Cargö et fallait qu’on vous raconte ça”
roubignole
yeah!
Quant à moi, on m’a appelé monsieur bon public toute la soirée.
pourtant:
1) Mechanical Bride, ça m’a un peu fait chier.
2) mona = un mélange du boss et des stereophonics et que malgré tout j’ai trouvé bien (en fait plus marrant que bien… horrible mais bien… enfin je sais pas… je me suis fait insulter pour ça…
3) viva brother c’était pas en place du tout, très léger mais put*** on aurait dit le blur de leisure… y a même un morceau qui pompait sugar spun siter des stone woses… Pas sûr qu’un wevival baggy était souhaitable mais on l’a!!! au passage paroles les plus pourrites depuis longtemps: “Love is a time machine / Bringing you back to me”
4) chuis d’ac pour les friendly: bête de scène mais nouveaux morceaux vraiment pourris
j’ai passé une bonne soirée, pas eu envie d’acheter le moindre disque d’aucun des groupes mais je persiste:: bons concerts, marrants (volontairement ou pas), bien…
pointard
C’est trop long j’ai pas lu, c’était bien ?
pointard
Héhé non, très chouette compte wendu, mais ça m’a pas donné envie de wefoutre les pieds aux inrocks… Applaudir la patère wose c’était inacceptab’ borwdel…
Sinon, quelqu’un va voir esser mercredi ?
Et publicist je sais plus quand à l’espace B ? G-Man ? Copaing ?
G-Man Hoover
Let me hear u say yea!
Le 1er décembre et c’est la bonne nouvelle du jour…
funky boudha
Post fort agréable à lire. Par contre j’ai pas compris le jeu de mots du titre.
roubignole
(…) et faLES CONS vous waconte ça
nervous caca
Les jeux[di dernier on était au festoche des inrocks] de mots, je laisse ça à Woubi, il est pratiquement imbatab’!
Sinon, ça ne m’a pas weconcilié avec les Inrocks non-plus (eux et moi on est brouillés depuis un bon moment, même si eux ne le savent pas et s’en foutraient d’ailleurs de le savoir). (Je me comprends).