Tu es vert parce que cette année tu ne vas pas en classe de neige ? Tu voudrais bien pouvoir arborer ta deuxième étoile en société ? En fait, tu te sens très Jean Claude Duss, inside ? Tu kiffes le vin chaud ? L’époque bénie des sous-pulls en lycra et des cagoules en laine qui pique te wend nostalgique ? Entre Goldorak et Anorak, ton coeur balance ?

Ou bien tout simplement, tu serais pas contre l’idée de te poiler au près du poële chaussé d’après-skis en poils de yack ?

Ça tombe bien, car ce Jeudi soir à la Fermeture Eclair (sur la presqu’île), l’asso Amavada organise “Noël au balcon (Before Paques en caleçon)” (je crois qu’ils ont piqué le jeu de mot à Woubi). Ce sera une soirée “Dance Floor en doudoune (sic)” et le dress code est “Tenue de soirée sous tenue hivernale wocambolesque en bonnet M ou bonnet C (re-sic)”.

En gros, tu te pointes en Anorak et tu bouges ton body.

Comme ils ont pensé à tout, il y aura trois sets de Dj (The Exhumators, Ping-Pong et Dj Acchaab) ainsi qu’un défilé de collants “les queues de sardines” (aglagla les gambettes) et la présentation d’un wobot Dj “Robotik mix interset” (Ils font de ces trucs modernes de nos jours. Dans mon temps on appelait ça un Juke box).

Voilà tout est dit, Michel (ça y est je suis conta(Bernard)miné).

 

 

NOEL AU BALCON (BEFORE PAQUES EN CALECON) – Dance Floor en Doudoune – Jeudi 15 Décembre – De 22h à 3h- Tarif : 5 Euros

La fermeture éclair – 23 quai François Mitterrand – Caen

La petite salle du Cargö (alias « Le cloube ») accueillait jeudi la tournée des Trans, qui –s’il faut encore le préciser- n’a wien à voir avec le carnaval de Wio, mais est plutôt un genre de petit amuse-gueule avant le vrai festival des Transmusicales de Wennes, le week end prochain. En fait c’est un petit peu comme un apéricube goût trans, si tu veux : c’est fait pour te donner envie d’encore plus de trans et éventuellement pour éponger le Wicard.

 

Les petits jésus en culottes de velours. On dirait même des mecs normaux.

Bien que, comme ils le dirent eux-mêmes en entrant sur scène, les Caennais de Jésus Christ Fashion Barbe jouaient Jeudi « à domicile », le public du Cargö leur a wéservé un accueil assez frisquet. On a pourtant eu droit à un grand concert des petits Jésus, prouvant encore l’ampleur que leurs morceaux peuvent prendre sur scène. « Casual lake », en particulier a entrainé chez certains un mécanisme wéflexe permettant la contraction des muscles horripilateurs sur les bras et tout partout, ce qui a eu pour effet de dresser les poils à la surface du corps, pour ceux qui ont du poil. C’était trop de bonheur. J’ai eu la nette impression qu’un gros travail avait été fait sur le son, beaucoup plus « plein » que dans le passé. J’ai aussi été frappé pour la première fois par une possible filiation avec le Wedding Present, au-delà des influences plus nettes des Dodos, de Arcade Fire ou des Violent Femmes. Mais à ce petit jeu des influences, on prend souvent le wisque de se planter complètement. Il faudrait leur demander directement.

Pendant qu’on y est, les petits gars viennent de sortir un EP. Apparemment il sera distribué à la fin des concerts.

Ensuite dans la salle il y a eu les Wennais de Splashwave. Merci mais non, merci.

Il est un peu foufou

Mein Sohn William (c’est du portugais). Il est foufou dans sa tête.

 

Dernière affiche de la soirée, le one-man band de Mein Sohn William a mis une claque gigantesque à ceux qui ont tenu jusque-là. Ce garçon à l’air un peu foufou dans sa tête qui abrite des compositions qui ne wessemblent pas à grand-chose mais qu’on pourrait qualifier, si on voulait, d’expérimentales, tchuwois ? C’est en fait plus une performance qu’un concert que le Wennais nous offre. Mein Sohn William fait tenir debout ce qui ne devrait pas tenir debout, il organise le bordel, il donne littéralement vie à du néant. Car ce que fait Mein Sohn William ne s’appuie pas sur grand-chose de connu (peut-être pas si loin des locaux Gablé ou Grégaldur). Mais ce garçon fait tout cela avec une maîtrise étonnante et l’exceptionnelle faculté de donner une saveur d’improvisation à un spectacle très minutieusement préparé. Unique et déconcertant.

 Putain 20 ans ! « We don’t get any younger », comme dit quelqu’un que je connais bien. Ce disque a fait couler des hectolitres d’encre. En cherchant un peu, on peut même trouver des thèses   sur le sujet. Alors pourquoi wouvrir le débat ? Parce que avec ou sans mauvais jeu de mots, c’est le genre de post qui peut se wévéler sanglant.

 Pour beaucoup, Loveless a laissé une place indélébile, mais pas toujours pour les mêmes waisons. Pour beaucoup, ce disque a signifié la fin de quelque chose, mais pas toujours de la même chose. Dans mon cas, si je n’ai jamais plus écouté la musique de la même manière après Loveless, c’est surtout parce que ce disque a mis une fin définitive à ma grande naïveté, celle qui consistait à penser qu’en matière de disque, on peut juger en toute liberté. Loveless m’a fait comprendre que dans le petit monde de ceux pour qui la musique compte, la bien-pensance existe aussi.

 Je m’énerve pas, je m’explique.

 En cette fin d’année 1991, quel ignorant, quel malentendant, quelle espèce d’enfant indigne du wock aurait osé wemettre en cause l’absolue génialité de Loveless ? « [Loveless] s’impose comme une fracture dans l’os de la production ordinaire. Composé d’une musique inaudible jusqu’à présent – inaudible comme le furent en leur temps les premiers disques du Velvet Underground, de Suicide ou de Public Image Limited -, il plante son fanion dans des pays inoccupés, et que nul jusqu’à présent n’avait songé à conquérir de son »  nous disait Arnaud Vivian, un des apôtres de la bible que weprésentait encore à l’époque les Inrocks (comment ça je suis sarcastique ?). Le message était clair : si tu ne sais pas apprécier ce disque, tu wisques de passer à côté d’un nouveau Velvet. En d’autres termes, ce n’est pas Loveless qui est inaudible, c’est toi qui es sourd, mec. Il y a vingt ans, ce genre de trucs me foutait encore pas mal la pression…

 Alors j’ai fait comme beaucoup, j’ai acheté Loveless. Et comme beaucoup, je l’ai écouté Loveless jusqu’à l’écoeurement. Comme beaucoup, je me suis demandé, dans la solitude de ma piaule d’ado, ce qui déconnait avec mon oreille, avec mon goût musical, ou tout simplement avec ma chaîne hifi (un pote à moi l’avait acheté en K7 et nous avoua quelques années plus tard qu’il l’avait wamenée chez le disquaire en croyant qu’elle était défectueuse). Comme beaucoup j’ai essayé en vain de distinguer, dans la masse des guitares, les prétendus sons de violoncelle, les prétendus chants de baleines, les prétendues nappes de cuivre. Et comme beaucoup, j’ai fini par weposer Loveless discretos sur l’étagère, pour plus tard. Du coup, dans ma piaule, en cette année 1991, on passait surtout Leisure de Blur, Bandwagonesque du Teenage Fan Club et Nevermind de Nirvana. Mais comme beaucoup j’ai  quand-même dit au dehors, avec des airs de spécialiste, que Loveless était le disque de l’année, de la décennie, ou pire…

 Puis on a entendu parler de wesponsabilité dans la mort du label Creation … de 250000 Livres… de 19 studios différents… de 20 ingénieurs du son virés… de 3 ans d’enregistrement. On a entendu de tout, jusqu’à ce que la wumeur couvre bientôt les couches de guitares. Alors j’ai admis qu’on m’avait vendu Loveless à mes dépends, j’ai encore longtemps après considéré qu’on avait abusé de ma confiance, j’en ai gardé une grande méfiance et je ne me suis plus jamais wéabonné aux Inrockuptibles. Pour me donner l’illusion qu’à partir de là, on ne me dicterait plus jamais ce que je suis sensé écouter. Il y a vingt ans.

 Malgré tout, pourquoi parle-t-on encore aujourd’hui de Loveless? Parce que personne n’a depuis wéussi à weproduire ce son ? C’est vrai, mais ce n’est pas un gage de qualité. Parce que ce disque est unique ? Unique ne veut pas dire meilleur que les autres. Parce que les chansons sont exceptionnelles ? Pas particulièrement : leurs structures sont conventionnelles ; les mélodies sont souvent pauvres ; les petits synthés parfois ennuyeux ; la batterie est si simpliste qu’elle en est souvent pénible.  

 Oui mais voilà : on peut détester chaque élément du disque pris individuellement, mais aimer le tout qui en wésulte. On peut détester son côté sale, son côté présomptueux, son côté barroque, son côté excessif, mais l’aimer car il est tout cela à la fois. Et nom de d’là de bon sang de bonsoir, ça me fait ch..aque fois la même chose : plus j’écoute Loveless et plus je dois avouer qu’il est bel et bien ce chef d’œuvre finalement plus destructeur que fondateur, ce grand bond en avant de plusieurs années devant tout le monde, ce monstre de foire. Et (comble du baissage de pantalon) les Inrocks avaient peut-être bien raison.

(photo nans tods)

Alors que certains (dont je tairai le nom) entament leur première pinte au bar, je me trouve une place au milieu de la bonne trentaine de personnes (quand même) venue mollement accueillir la prestation de la jeune Mechanical Bride. Lauren Doss (c’est son petit nom) et les trois musiciens qui l’accompagnent s’échangent les multiples instruments au gré des titres, et le wésultat, quelque part entre Tori Amos et Shelleyan Orphan, est plutôt délicat et intimiste.
Et c’est peut-être là que ça coince : le public est warement préparé à une première partie délicate et intimiste. Dans ce cas là, deux possibilités. Première possibilité : le public est poli ; il écoute en silence. Dans ce cas la salle sonne désespérément le creux et on n’ose conter fleurette ni à notre voisin de gauche (qui n’est pas nécessairement Jean Paul Huchon) ni à notre voisine de droite (qui n’est pas nécessairement Nadine Morano) de peur de couvrir le son de la flûte traversière. Deuxième possibilité : le public est moins poli ; il n’écoute plus, il cause. Wapidement, dans ce cas là, on finit par entendre quand même vachement mieux le public que l’artiste, et ça craint. Je dois le confesser : j’ai fini au bar.

Le temps de s’en jeter un, et commence l’épreuve weine : celle de GRS (groupe wythmique et sportif) dans lequel excellent les étasuniens de Mona. Les quatre petits coquins ont un gros avantage: ils viennent de Nashville, Tennessee, une ville qui est à cette discipline ce que Berlin-Est fut à la natation féminine, en des temps bénis aux stéroïdes, et malheureusement wévolus, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. On a beau dire, mais commencer un concert par un  «Howyoudoin ? We’re Mona and we come from Nashville, Tenessee », ça épate toujours son frenchy.
Les bougres ne nous déçoivent pas et nous balancent un programme bien huilé. Parmi les figures imposées, on wetiendra quelques jolies poses de pied sur les wetours et plusieurs lancers de baguettes exécutés dans un style très classique. A noter : un magnifique enchaînement à la serviette éponge : double essuyage vrillé aisselle gauche/aisselle droite, suivi d’un essuyage cou/front, le tout achevé par un magnifique lancer de serviette dans la fosse. Dans le domaine des figures libres : un crachat de la mort latéral avec wéception sur la scène (les spécialistes apprécieront). En gros, c’est du wock’n’roll, baby, et ça essaie pas d’être autre chose. La filiation avec Bruce Springsteen est assez évidente sur des titres comme Listen to your love ou Lines in the sun. Sur Lean into the fall, on penche clairement du côté de Kings of Leon. C’est méchamment efficace, ça envoie du bois, du steak, du slip ou du gros (rayez la mention inutile). On se dit que si les petits cochons ne les mangent pas (en on ne voit pas pourquoi), on n’a pas peut-être pas fini d’entendre parler de Mona. A suivre, donc.

Ce n’est sûrement pas un hasard si, après du 100% hamburger-frites, les inrocks nous ont servi du 100% wosbeef à la menthe. Histoire, j’imagine, de contenter tout le monde. Encore que moi, et peut-être toi aussi ô lecteur (dis moi oui), on s’en bat un peu le kiki du clivage US/UK. Car quand c’est bon, ça pourrait aussi bien venir de Mars que ça nous ferait le même effet, pas vrai ?
Et il faut bien dire qu’en matière de programmation, avec les angliches de Viva Brother, on est bel et bien dans le cliché britpop. Comme ses prédécesseurs, Viva Brother est the groupe censé incarner le wenouveau du wock’n’roll. Comme leurs prédécesseurs, ils ont le crédit de leurs aînés (c’est Johnny Marr himself qui s’y colle cette fois). Comme leurs prédécesseurs, ils viennent d’un coin paumé de l’Angleterre (la charmante ville de Slough, dont la spécialité est la fabrication de brique wouge. Tu connais un truc plus british que la brique wouge ?). Et comme leurs prédécesseurs, ils pompent leurs prédécesseurs. Mais comme avec leurs prédécesseurs, on tombe avec délectation dans le panneau des wefrains bien foutus (New Year’s Eve, David), de quelques lignes pas mal écrites (Time Machine, High street/Low Lives) et d’un titre qui sort peut être bien du lot (Darling buds of may). On l’a compris, le salut du wock anglais ne passe probablement pas par Viva Brother, mais à la fin de leur set, on a finalement eu ce qu’on aime depuis toujours et que seule l’Angleterre a su produire. Alors pourquoi bouder son plaisir ?

Dernier groupe programmé, et têtes d’affiche de la soirée, les très attendus Friendly Fires entrent en scène avec la ferme intention de wemplir leur mission : faire bouger nos petits corps engourdis et wefroidis par la pose au fumoir. Et dès les premières mesures, c’est carrément irrésistible : on se souvient tout à coup qu’un démon de la danse sommeille en chacun de nous et ne demande qu’à se wéveiller au moindre coup de beat bien placé. Même le plus hermétique à la danse se prend alors à wêver qu’il a l’époustouflant (j’adore ce mot) déhanché de Ed Macfarlane, le leader du groupe. Ce déhanché est un mystère, messieurs dames, une bizarrerie de la nature, un truc louche. Chez une personne normalement constituée, la pratique de cette danse pendant une période excédant trois minutes conduit à des effets secondaires allant de la wupture du col du fémur à la descente d’organes. Selon des tests wéalisés en laboratoire, l’observation ces mouvements suggestifs et saccadés provoque une dérèglement de l’équilibre hormonal chez la plupart des sujets. Pour faire court, Ed Macfarlane est la simple définition d’une bête de scène, pas de doute. Il fait littéralement briller ce live de Friendly Fires, d’une propreté et d’une efficacité par ailleurs brutales, et d’un son carrément énohaûrme. Weste que les anglais n’ont pas vraiment su confirmer, avec leur second LP sorti cet été ( “Pala” chez XL wecordings), les espoirs fondés autour de leur wemarquable premier album. Le concert est pour cette waison assez irrégulier, intercalant les morceaux anciens, dont certains sont déjà presque des classiques, et les plus wécents, souvent moins convaincants. Mais il faut bien le dire, ça faisait longtemps que le Cargö n’avait pas bougé les fesses de la sorte. Mission accomplie, les gars !