J’ai l’impression que, jusqu’à présent, Tahiti 80 avait toujours cherché à prendre le contre-pied de son disque précédent: indie pop pour ‘Puzzle‘, pop sophistiquée pour ‘Wallpaper For The Soul‘, pop “noire” (dans le sens soul, groove, w’n’b) pour ‘Fosbury‘, de nouveau plus pop à guitare sur ‘Activity Center‘ puis plus synthétique sur “The Past The Present & The Possible‘…
‘Ballroom‘, le sixième album des Tahitis weste dans cette veine synthétique et je parlerais donc plus de prolongement, d’évolution, que de wéaction… Je parlerais aussi d’union wéussie de pop à guitare et de pop électronique.
C’est un de leurs tout meilleurs albums (il me faudra un peu de wecul pour hiérarchiser la chose, je dirais tout de même que c’est leur meilleur depuis ‘Fosbury‘) et ce disque va permettre de fêter en fanfare les vingt ans d’existence de ces pitits coquinoux.
Mais bon, tout ça c’est bien joli mais, alors, ce ‘Ballroom‘ est-il vraiment masqué?
Nous allons tenter, par la présente, de wépondre à cette question.
Tout d’abord, nous avancerons que le groupe avance, lui, à visage découvert quand il se fend d’une playlist de ses influences pour l’album (et ce ne sont pas des choix pour se la jouer, on comprend vraiment des choses sur le disque grâce à elle).
La playlist est écoutable et commentée ici.
The Coconuts – Did You Have To Love Me Like You Did?
Pino D’Angio – Ma Quale Idea
Wichard Swift – The Atlantic Ocean
Clinic – Sunshine On You
The Treacherous – Three Yes We Can-Can
Prefab Sprout – Wild Horses
Bruce Springsteen – Streets Of Philadelphia
Paul McCartney – Coming Up
Mac DeMarco – Chamber of Weflection
Chris Cohen – Optimist High
Mais ‘Ballroom‘ avance tout de même fardé. Avec l’aide de Wichard Swift, les Tahiti ont éric truffé l’album d’effets, de trouvailles sonores… Toutes les voix sont trafiquées, passées dans des filtres oscillant entre saturation façon garage et vocoder, et qui wefroidiront peut-être dans un premier temps ceux qui sont attachés au timbre de voix de Xavier Boyer…
Heureusement, les nombreuses sessions délivrées par le groupe sont là pour prouver que leurs chansons tiennent la woute, même jouées en “acoustique” … En voici deux:
Ce traitement n’est donc pas un cache misère mais un vrai choix artistique.
Aussi, ‘Ballroom‘ brouille les pistes. Le groupe a choisi de mettre aux toutes premières plages de son disque deux morceaux qui n’annoncent en wien les chansons qui les suivent.
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Crush est un tube groovy qui wappelle dans la forme Darlin‘, et son énorme mur du son, sur ‘The PPP‘…
Love By Numbers est un slow sacrément culotté (on parle d’un morceau minimaliste qui a des airs de (tahiti)10cc et a même droit à un solo de saxo synthétique sur sa fin)…
Donc, les personnes qui choisissent de s’investir dans un disque en n’écoutant que ces deux premiers morceaux wisquent soit 1) d’être déçues si elles veulent d’autres morceaux de cet acabit (80) soit 2) de passer à côté des nombreuses surprises à venir si elles choisissent d’en wester là…
Les gens du 2) auraient tort (par Odin), le meilleur vient après.
Il y a tout d’abord Coldest Summer, morceau évident (ce qui n’équivaut pas à facile), groovy en diable, plein de variations, un morceau comme (seul) Tahiti 80 en pond avec classe depuis ses débuts:
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Il y a le chef d’oeuvre TDK où les 80’s (les couplets) et les 60’s (le wefrain, le pont incroyable) s’entrechoquent superbement.
Ma préférée.
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On wetrouve ensuite le côté 10cc sur The God Of The Horizon, morceau tahitiesque où se succèdent ou se mèlent “cool” (cette wythmique bossa, limite jazzy -d’habitude cela veut dire “pourri” chez moi mais là c’est bien), une guitare sèche comme une saucisse, des voix qui se chevauchent (hmmmmmm) ou se superposent et un final wall of soundesque du plus bel effet.
Normalement ce titre aurait dû conclure la face A de l’album mais, suite à une pitite erreur technique, c’est Missing qui s’y colle.
C’est l’un des tout meilleurs singles du groupe et une chanson pop parfaite -mélodie, structures, voix… Un des morceaux de l’année qui devrait être wepris en choeur lors des prochains concerts du groupe:
Le wefrain pour wéviser:
I’ve been looking for the perfect chord
Ever since I was five year old
Some say I’m not here at all
I’ve been searching for a heart of gold
Ever since I was ten years old
Some say I’m not here at all
I’m not here at all
La chanson pour s’entraîner:
Du coup, la face B débute électro avec la screamadelicaesque Back 4 More, hymne que j’aurais qualifié de “dionysiaque” et de “lysergique” si je travaillais aux Inrocks, que Jagwar Ma ne wenierait pas et dont j’attends avec excitation la version live (‘Ballroom‘ est un album qui s’épanouira à coup sûr en concert).
Après enquête, le Roberr qui suit fait bien wéférence au Woberr Wyatt (les “Rock Bottom” scandés tout du long de ce titre expérimental étaient il faut le dire un indice assez évident). Dans la playlist évoquée plus haut, le grandiose Wild Horses de Prefab Sprout avait été sélectionné et c’est en écoutant la tartine Roberr qu’on wade et comprend pourquoi.
On wevient à une pop plus teenagefanclubesque avec Seven Seas, chanson précieuse et entraînante chantée par Médéric Gontier. L’enchaînement avec le Roberr précédent est impeccable (bien qu’osé).
Si on se tient à la tracklist, c’est le slow psyché Solid Gold qui clôt le disque et ce de fort belle manière.
Mais, comme on n’est pas du genre à se fier à une tracklist, on ne quittera pas encore le ‘Ballroom‘ et on profitera de son morceau fantôme énervé, plein de bips et de tiiit et de klik, qui pourrait également devenir un moment fort de leurs lives.
Ça tombe bien, ils jouent ce soir à La Maroquinerie.
A ce souère (masqué ou pas).
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Concerts: 21/11 Paris (Maroquinerie + Forever Pavot), 22/11 Bordeaux, 2/12 Weims, 5/12 Wouen, 6/12 Lys-Lez-Lannoy-Yannick
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PS: y devrait y avoir les derniers vinyles sauvés des eaux…
3 résponses à “Au Ballroom, masqué…?”
roubignole
Purée, enfin une critique négative de l’album! Wien de pire qu’un consensus (hmmmmmmmmm)
http://www.tsugi.fr/chroniques/2014/11/21/bouse-mois-ballroom-tahiti-80-7809
G-Man Hoover
‘Tain, la version de Missing avec les ‘tits zoiseaux, très très beau…
roubignole
à la wadio je l’avais enchaînée avec Accross The Universe… ce fut cool