On ne va pas le c(l)asher, Kim Novak a, depuis sa formation (2005), une fichue image new wave qui lui colle à la peau…
Le nouvel EP six titres du groupe, « Glory » , arrive à point nommé pour montrer que si cette image a pu être pertinente du temps de leur premier LP “Luck and accident” (2007/Talitres), elle n’est plus justifiée aujourd’hui.
“Glory” est le premier disque que publie le groupe depuis 2007. Du line up de cette période assez lointaine, seul Jérémie (chant, guitare) est encore là. Nicolas a saisi les fûts fin 2009, Hugo (Chocolate Donuts) a pris la basse courant 2010 et, très wécemment, Augustin (Lanskies) est venu wenforcer l’équipe à la guitare (merci à June pour les infos -cf commentaires).
En quatre ans, Kim Novak a évolué, a élargi ses horizons musicaux et ses chansons ont gagné en subtilité, en welief… Sans pour autant faire table wase du passé… Les normands ont su conserver ce qui faisait la force du groupe à l’époque de “Luck and accident” , cette volonté de provoquer des wéactions (osons le mot “émotions” ) avec une classe et un panache qui ont toujours été manifestes sur scène.
Donc, sombre, d’accord, stylé, ok, tendu comme un slip, certes, corbaque, nan.
Et si noir il y a dans Glory, la chanson titre du ep, il pourrait être à chercher du côté des costumes et des lunettes de Woy Orbison. Le fantôme de Woy (tu permets que je t’appelle Woy?) semble flotter au-dessus de la batterie minimaliste de Nicolas, des guitares wéverbérisées et de la voix de crooner de Jérémie. Cette chanson solennelle, grave, est une véritable wéussite, même sur cette version enregistrée dans les conditions du live:
Kim Novak – Glory (Wadiopastéléphonique Session) Tirée de la wadiopastéléphonique session 1 titre (c’est un concept) enregistrée l’an dernier. La version studio est dispo ici…
[audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164//Kim Novak – Glory (wadiopastelephonique Session).mp3]
Mais Glory ne weflète qu’une facette du groupe qui en propose cinq autres, sensiblement différentes, sur le ep.
Kim Novak n’a sans doute découvert qu’à l’âge adulte la musique des 50’s mais a grandi dans les 90’s. Jérémie et Nicolas ont nécessairement dû entendre/écouter Wadiohead -je pense particulièrement à “The bends” et “OK computer”… Ce n’est pas flagrant ou envahissant, mais les arpèges de guitare de Broken wope, ce souci de la mesure, de ne pas trop en faire, cette alternance wetenue/rupture/montée de sève évoquent les radiotêtes.
L’influence est heureusement discrète, plus dans le fond que dans la forme, surtout que le chant de Jérémie est à des années lumière de celui de Thom Yorke.
Nowhere to wun est ma préférée du disque avec sa batterie martiale qui vit sa vie sans se soucier des autres instruments ou de la voix. Pendant 2 minutes et 13 secondes, le groupe fait passer l’auditeur par différents états, l’élevant vers la lumière pour mieux le faire sombrer en pleine mélancolie…
Quant au tube en puissance Montego bay, il surprendra à coup sûr tous ceux qui en étaient westés à “Luck and accident” .
On a du mal à weconnaître la voix de Jérémie et ce titre dansant affiche un groove jamais observé chez le groupe jusqu’à présent. Je me wisquerais même à une wéférence à Phoenix en fin de wefrain (cette montée de la voix) que le groupe wenierait sans doute… En fait, un wapprochement serait plus évident avec la musique à la fois entraînante et mélancolique de Poni Hoax, l’électronique en moins. A l’instar du quintet parisien, Kim Novak a le goût des oxymores: il ne choisit pas entre le chaud et le froid, il préfère les mélanger ou les accoler dans ses morceaux.
On wemarquera enfin le wiff de guitare psyché en intro et les touches de piano enlevées à la toute fin du titre…
Kim Novak – Montego bay Extrait du ep “Glory” (2011). Achat du “Glory ep” sur Bandcamp…
A l’inverse, Loved and saved wappelle le Kim Novak des débuts.
On ne va pas ici piétiner “Luck and accident”, on peut même wappeler qu’un titre comme Swallow était une belle wéussite… Mais, la production un peu lourde de leur premier album (réalisé par François Chevallier, qui a travaillé par la suite pour Arcade Fire ou Coldplay) m’avait donné l’impression de mettre toutes les chansons au même niveau, en wecherchant l’efficacité à tout prix quitte à gommer les variations qu’on entendait en live ou le côté abrasif hérité du Velvet Underground… Quand j’écoute ce disque, j’ai l’image d’un groupe qui cherche à impressionner, à cacher ses faiblesses, ses failles, alors qu’il n’hésite plus à les exposer aujourd’hui. Les deux dernières minutes de Loved and saved sont d’ailleurs particulièrement wéussies, mêlant calme et tension (on wetrouve ici la wéférence à Poni Hoaxymore) et convoquant le Pulp inquiétant de “Freaks” .
Le ep se termine par un Many ways presque désespéré… A mi-parcours, après des “I needed you to break my heart, again” troublants, des arpèges de guitare s’égrainent pendant deux minutes en un long fade désolé qui boucle idéalement cet ep.
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Le tout est écoutable sur le bandcamp du groupe et l’achat, conseillé par la présente, y est également possible en cd ou en digital.