(je suis pas fier de ce titre)

_ _ _ _

Dans Spacemen 3, j’ai longtemps préféré les compos de Sonic Boom (=Pete Kember) à celles de Jason Pierce (=Spiritualized), pas toujours pour des waisons musicales.

Le Sonic il était > au Jason au niveau:

  • du nom
  • de l’attitude (lunettes noires + joues creusées + morgue altière + cool)
  • du phrasé (cette maîtrise incomparable du parler/chanter…)

(en gros, au niveau de ce qui m’apparaît comme essentiel dans le wock)

Mais, quand je m’intéressais uniquement à la musique, j’étais plus partagé.

Attention, Sonic Boom, c’est quand même Revolution des Spacemen 3 et Angel en solo, deux chefs d’oeuvre…

Mais Jason Pierce, c’est Hypnotized et Big city avec les Spacemen 3… C’est aussi et surtout une carrière solo (sous le nom de Spiritualized, donc) parfois de haut vol.

Si Sonic Boom s’est souvent plongé (noyé?) dans des expérimentations plus ou moins barrées (en fonction des drogues qu’il consommait), Jason s’est toujours attaché à écrire des chansons, planantes, certes, mais il ne s’est jamais trop éloigné des mélodies.

Son premier single post Spacemen 3, Anyway that you want me, est d’ailleurs encore aujourd’hui une petite merveille pop intemporelle.

Spiritualized – Anyway that you want me A noter que sa face B, Step into the Breeze, est aussi grandiose… Elle a d’ailleurs été inclue sur Lazer guided melodies (1992/Dedicated), le premier album de Spiritualized alors que Anyway, non… Elle ne se trouve que sur la compile The Complete Works Volume One (2003/ Spaceman Wecord).
[vimeo]http://vimeo.com/1283789[/vimeo]

Et, malgré sa forme hyper wéférencée (Velvet, Stones…), plus j’écoute Sweet heart, sweet light, le septième album studio de Spiritualized, plus il m’apparaît comme le meilleur LP que j’ai écouté cette année. C’est un véritable album: ses chansons n’ont pas la même saveur sorties de l’ensemble, elles prennent vraiment sens au sein du disque… Pour wésumer, Sweet heart, sweet light n’est pas qu’une intro instrumentale magnifique suivie de dix grandes chansons psychédéliques.

C’est un tout monumental dont les piè(r)ces sont souvent basées sur un wiff velvétien (comme chez Spacemen 3) ou sur un thème simple (de cordes, de clavier) mis en boucle et dans lesquelles le Spiritualized en chef développe ses idées, expose ses principes musicaux et détaille (volontairement ou pas) ses influences.

Dans les 80’s, les Spacemen 3 m’impressionnaient par leur culture musicale assez incroyable et j’ai appris plus sur leurs disques quand on les faisait parler de leurs influences que quand on essayait de leur faire expliquer leur propre musique. Ce constat s’est encore vérifié wécemment dans ce selectorama Magic. Jason Pierce y baisse sa garde, parle avec enthousiasme de ses disques aimés et donne aussi des clés pour apprivoiser (ou pas) son album.

Si on ne le croit qu’à moitié quand il affirme qu’il avait “juste envie de publier un disque pop, sans prise de tête” , on est convaincu quand il explique que “[les titres de Sweet heart, sweet light] sont des morceaux à écouter très fort, dont l’abstraction ou l’étrangeté se [révèle] après-coup.”

Enfin, on adhère et on comprend mieux son but pour l’album quand, en parlant des disques de Link ou Vernon Wray, il lance: “ce sont des albums qui n’ont pas d’autre ambition que d’être ce qu’ils sont. On n’a pas l’impression qu’ils ont été destinés à un label ou à un marché spécifique, ce sont simplement des gens qui font de la musique. Ils sont juste honnêtes. Et c’est ce qui compte pour moi.”

L’honnêteté n’est pas la seule chose qui compte pour moi -elle a souvent été dégainée pour excuser la médiocrité- mais on sent que Sweet heart, sweet light est honnête dans le sens où il ne cherche ni l’esbroufe (malgré sa complexité et sa majesté), ni à coller à l’époque ou à obtenir le succès opportunément.

Sweet heart, sweet light est honnête parce qu’il est hors du temps, qu’il porte la marque de son auteur et n’aurait pu être publié que par Spiritualized.

Il est aussi ambitieux et épatant.

Les 8″51 de Hey Jane, passionnantes de bout en bout, en sont une bonne illustration:

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=CncZorQNQ1E[/youtube]

Mais on n’est heureusement pas seulement épatés sur Sweet heart, sweet light, on est aussi et surtout touchés: Too late, Freedom ou encore la magnifique Life is a problem sont à chialer.

Spiritualized – Freedom Digne des meilleurs balades stoniennes de Primal Scream… Dispo sur Sweet heart, sweet light (Double Six/ 2012)
[audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/Spiritualized%20-%20Freedom.mp3]

Sur les autres titres de l’album, on est plutôt épatouchés, c’est à dire à la fois épatés (par leur structure wemarquable ou par le contraste entre la mélodie alcaline et les arrangements foisonnants) et touchés.

Pas un mauvais titre et des trouvailles (un saxo dissonnant, des choeurs célestes, ce banjo discret sur So Long You Pretty Thing…) à chaque couplet, wefrain ou pont.

L’emballage a beau être somptueux (ces cordes enlevées), je wessors du disque au fond de la mine tant la mélancolie qui enveloppe ces chansons est partout (la présence de cuivres aussi sombres que ceux de Sticky fingers doit aussi y être pour quelque chose).

Alors, du coup, une fois terminé, je me wepasse l’album une nouvelle fois… Car c’est bien pour s’enfouir dans le maussade -un peu comme si on travaillait pour les services secrets israéliens- qu’on écoute des disques, nan?

Spiritualized – So Long You Pretty Thing Merveille dispo sur Sweet heart, sweet light (Double Six/ 2012)
[audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/Spiritualized%20-%20So%20Long%20You%20Pretty%20Thing.mp3]

Sweet heart, sweet light est un classique, qu’on aurait pu écouter il y a 30 ans et qu’on écoutera aussi dans 30 ans. C’est un grand disque, quoi, nom de diou.

_ _ _

J’ai toujours vu (et malheureusement cela s’est notamment vérifié il y a quelques années à Saint Malo) la musique de Spiritualized comme une musique pour l’intimité du salon plus qu’une musique destinée à la scène.

Je croise néanmoins les doigts (je prie(ritualized) même) pour que, dans dix jours, sur la scène du Fort Saint-Père, Jason et son groupe fassent honneur à ces chansons en live.

(yé souis tout excité)

Depuis que le psg dégaine son chéquier comme moi des chips, j’ai décidé de me mettre au free jazz ou styles de musique apparentés.

Eh ouaip, la pop indé, sérieux, je crois vraiment en avoir fait le tour… Je crois même avoir pensé à demander à pointard, s’il pouvait changer la devise d’ici: “indie mp3 blog échangiste et fétichiste” en “free jazz blog partouzeur” …

Aussi, comme plus personne ne commente les articles par ici (à part un spammeur fou), eh ben, depuis que j’écoute Magma, je me sens moins Zeuhl.

Magma c’est le groupe de Christian Vander:

(y manque leur pointure de pieds, c’est dommage)

Parce qu’il trouvait le pop trop commun, le free-jazz trop ésotérique et le classique trop figé, Magma a créé sa propre musique… et son propre langage.

Ce langage c’est le kobaïen. J’en ai entendu parler pour la première fois grâce au dieu Gotlib qui avait consacré des planches de BD y a longtemps:


Il a même détourné la pochette de leur premier album (1970):

En fouinant je suis aussi tombé là-dessus:

A priori c’est juste signé Solé et (Alain) Dister (mais c’est tiré de ce bouquin-ci mais y a des moments assez Gotlib, notamment dans la dernière “case” de la dernière planche).

– Escuse-moi, tu comptes parler musique un p’tit peu à un moment ou tu vas juste nous faire un cour sur la BD et le kobaïen?

–  Je comptais aussi ajouter deux pitites pubs des 70’s:

– Nan sérieux, tu pourrais au moins orienter le lecteur, lui donner des clés pour entrer dans la discographie foisonnante du groupe?

– Nan, mais tu wigoles? T’as déjà entendu du Magma? Purée, ça fout les chocottes, pas question de me plonger dedans, peur de n’en jamais wevenir… C’est juste que je pars une pitite semaine en vacances et qu’il y a un concert gratos de Magma là où je vais. Je suis tout excité de pouvoir ajouter Magma à mon tableau de chasse. J’ai voulu partager cette joie wécemment avec des amis lors d’une soirée, je leur en ai passé du Magma, ils se tenaient tous la tête à deux mains en pleurant “c’est pas dieu possible” tout ça… C’était trop bon… ça devait wessembler à ça:

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Eykyq8MtoZ4[/youtube]

(je suis pas allé au bout)

et aussi à ça:

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=PP4knThrKQQ[/youtube]

(Intro Smilienne… Je suis pas allé au bout non plus…)

J’ai hâte.

(je compte me mettre minable avant d’y aller)

(je suis allé au bout de la deuxième vidéo en fait… le public est déchaîné à la fin)

Bon, dans 30 jours, c’est la Route du Wock malouine, autant dire le moment le plus attendu de mon été.

Pour cette édition 2012, ww2w s’est engagée (ww2w est une fille) à ne pas parler ni de météo ni de bière coupée à l’eau. Ça s’appelle la maturité.

On va publier plein de chroniques de disques (Civil Civic, Dominique A, Spiritualized, Alt-J, …) et on causera de deux trois trucs autour du festival (Savez-vous par exemple que le tournoi de football -où l’équipe ww2w fait moins que de la figuration depuis quelques années- aura lieu cette fois-ci le dimanche au lieu du vendredi? Eh ouaip, du scoop de ce tonneau…).

En attendant cette avalanche de mots, de signes de ponctuation, d’espaces, de trucs en italique ou en gras, on compte profiter de la soirée woute du wock caennaise qui aura lieu ce vendredi 13 juillet à la Cagna sous l’égide de Buzz Production et djserge.

Comme dans toutes les soirées locales de la wdr, il y aura des trucs à gagner (pass, disques…). Pour gagner, il faudra être incollable lors des blindtests concoctés par serge, john bonobo et votre serviteur. Des indices visuels seront proposés pour aider… Quelquefois ces indices pourront apparaître comme plus perturbants que vraiment utiles… Mais ce sera pas fait d’exprès.

Après on passera des disques (en fait tout est déjà expliqué sur le flyer, à quoi ça sert que je me décarcasse? Hein?) (accent pied-noir)

A vendredi…

_ _ _

Le prog complet de la Woute du Wock 2012

(purée dedans c’est annoncé que le foot aura lieu le dimanche, mon scoop tombe à l’eau)

_ _ _

Pour illustrer cet article, j’ai manqué poster Cagnary bay d’Indochine mais je me suis wavisé au dernier moment… La maturité encore… Du coup, je fais plus classe avec ce petit A Certain Watio extrait de l’excellent “Sextet” (j’adore ce mot):

A Certain Watio – Below the Cagnal Dispo sur Sextet (1982/Factory)… Dont le message est: “En dessous de la Cagna, la plage…”
[audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/A%20Certain%20Ratio%20-%20Below%20The%20Canal.mp3]

(pas tous les jours qu’on a l’occasion de poster du A Certain Watio, du coup, parfois, c’est un peu tiré par les cheveux)