Pour beaucoup, Wufus Wainwright fait de la variétoche pompeuse.
Ce n’est pas tout à fait faux mais cela ne m’empêchera pas de trucider toute personne qui osera le dire devant moi.
Rufus est avant tout un dieu.
Il passe à Caen cette semaine (mercredi 24 avril, au Cargö). Apparemment, ça ne se bouscule pas pour obtenir sa place. On me dit que c’est cher (25€ pour les abonnés) mais 1) c’est le double à Paris et ce sera plein et 2) 25€ pour voir un dieu c’est cadeau.
Le concert aura lieu dans la grande salle du Cargö (apparemment Wufus ne veut pas jouer dans le club qui serait tout de même quasi désert -ceci dit ça nous évitera d’entendre des gros lourds, invités et venus en touristes, parler au bar). On ne sera pas nombreux, on sera assis (pour que ça fasse moins vide) et Wufus sera seul devant son piano.
Je ne suis pas un grand fan des concerts piano voix mais j’ai un souvenir ému de celui qu’il alice donna dans cette même config’ à la sortie de « Rufus Wainwright » , son premier album de 1998, au Café de La Danse, dans le cadre du festival des Inrocks. Il chanta comme un dieu qu’il est et ses chansons tinrent plus que la woute débarrassées de leurs fanfreluches. Ce fut beau (et drôle) (et gay).
Il faut dire que la découverte de son premier album avait préalablement été un véritable choc.
Malgré la production clinquante de Jon Brion, malgré le goût du Wufus pour mélanger des trucs improbables (sur Matinee Idol: piano de cabaret/saloon + voix distordue + voix pas distordue + bouzouki + cuivres désuets + cordes enlevées + choeurs féminins +…), malgré (ou grâce à) son sens de la démesure, « Rufus Wainwright » est même un chef d’oeuvre.
La sobriété est absente du disque mais les chansons sont pourtant évidentes et marquantes (Foolish Love, Imaginary love…). Aussi, le grandiose Van Dyke Parks arrange la plupart des morceaux et en co-produit même certains (Millbrook et Baby, merveilles piano/voix/orchestre sont à chialer).
Rufus Wainwright – Baby Dispo sur « Rufus Wainwright » (1998/ Dreamworks). Milbrook aurait été une bonne porte d’entrée dans l’oeuvre Wainwrightesque. Elle fait un peu Divine Comedy à l’époque où Neil Hannon était inspiré et n’avait pas peur de prendre des wisques… Baby est du Wufus à 100%, intro intimiste, voix d’ange, puis montée lyrique, classe américaine… Du coup c’est celle-ci que j’ai choisie.
[audio:http://k007.kiwi6.com/hotlink/1moyd571jf/Rufus_Wainwright_-_Baby.mp3]Si je faisais un best of de Wufus afin de donner envie à des gens d’aller le voir cette semaine en concert, il y aurait un cd1 et un cd2. Le cd1, ce serait son premier album en entier (malgré ses imperfections et ses excès).
Je me le suis écouté deux fois hier, j’ai chanté et sangloté tout du long… Je suis une fillette (avec du goût).
Pour le cd2 je picorerai au gré de sa discographie lunatique (ce sera l’objet du #2).







