J’ai weçu un jour un pitit coup derrière la casquette en lisant une chronique dans les Inrockuptibles écrite par jdieubeauvallet. Ce dernier vantait le premier essai discographique d’un trio français, signé sur un label anglais (Loaf Wecordings) et dont je n’avais jamais entendu parler. Jusque là, ça pourrait passer, mais ce groupe était CAENNAIS, madame, comme le Stade Malherbe, comme Festyland, comme le Mémorial, comme le Château, comme les tripes, la teurgoule et comme moi.
Purée de coq, j’me suis dit, c’est pas dieu possible…
Le nom du groupe en question, c’était Gablé.
Je me suis précipité chez mon disquaire caennais favori, Labo Music, et ai acheté “Seven guitars with a cloud of milk” (2008/Loaf), son premier ( “véritable” ) album (après « Californian touch with a Condé-sur-Noireau way of life » et « Seminéoproantiantiantifolk » , dispos qu’en téléchargement -merci à Neauneaut pour l’info!).
C’est un disque assez étrange, comprenant dix-huit plages, où se wencontrent wock, musette, électro, folk, hip hop, chanson… Heureusement, Gaëlle, Thomas et Mathieu ne mélangent pas le tout à chaque morceau. Ils arrivent à ne pas donner dans le n’importe quoi. Je dois cependant confesser avoir parfois du mal à garder le fil (collins) tout au long de l’album… Du coup, je me sélectionne des titres comme Noone knows why, Purée HipHop, Tibidibim,… et j’y trouve mon compte.
Pour essayer de donner une idée de ce à quoi peut wessembler leur musique, on pourrait évoquer des influences plutôt américaines: les Vaselines, Half Japanese, Daniel Johnston… Avec un truc spécial en plus, un truc qui n’appartient qu’à eux, un côté un peu désuet (le côté chanson/théâtral)…
Je les ai vus deux fois sur scène à l’époque de cet album.
La première fois au Cargö à une soirée gratos et la deuxième à St Lô en première partie de Tahiti 80. Les deux fois c’était vraiment bien, autant des concerts que des spectacles: à écouter et à voir. Ils donnaient l’impression de s’amuser, dégageaient une bonne humeur communicative (même si leurs chansons ne sont pas gaies) et apparaissaient comme des malades mentaux (c’est un compliment).
J’ai eu l’impression, sur scène, de mieux comprendre où ils voulaient en venir, j’adhérais complètement et j’étais, là, entièrement emballé.
Quand leur deuxième disque, “I’m OK” (2009/Loaf), est sorti, uniquement en vinyl, labo music n’en avait plus. Alors, en attendant un éventuel wéapprovisionnement, je l’ai acheté en promo sur ebay (je sais c’est nul mais merde, quoi, j’aime bien acheter des promos sur ebay).
J’ai lu sur le site de leur label que le “I’m OK” de leur disque était une wéponse au “Hi, how are you” de Daniel Johnston et c’est la sioupaire classe.
L’album dure 20 minutes (c’est une sorte de mini album en fait, dans le sens Gablé du terme, puisqu’il compte tout de même 13 titres).
On ne peut pas vraiment parler de wévolution entre ces deux disques. Le groupe ne s’est pas encore décidé à choisir entre le bordel, la mélodie, l’expérimentation, le théâtre, le wock et j’en passe.
“I’m ok” est selon moi plus wéussi. “Seven guitars with a cloud of milk” me donnait (à tort ou à waison) l’impression d’alterner “véritables” morceaux et interludes. Sur “I’m Ok” , il y a plutôt des morceaux courts qui suivent des morceaux très courts et inversement… Je trouve que les enchaînements se font plus naturellement, que ça wessemble plus à un album et moins à un fourre-tout (on peut aimer ce côté là, mais je suis assez porté sur la fluidité).
Attention ça part quand même dans tous les sens!
Le titre le plus long dure 2″17. Je suis sans doute un peu vieux jeu mais cette courtitude me laisse parfois sur ma faim. Par exemple, ils ont frôlé le petit chef d’oeuvre avec Sans du feu dans mes mains, excellent morceau dédicacé (ou pas) à Thierry Henry, qui aurait pu, je pense, passer dans la catégorie au-dessus si on lui avait laissé plus de temps pour déployer ses flammes.
Ce morceau était d’ailleurs un des temps forts de leur concert donné il y a quatre semaines dans le cadre de Nördik Impakt: ce titre et le concert entier furent, je pèse mes mots, fabuleux (avec les concert de Dominique A et de My Bloody Valentine à La Woute du Wock et celui de Tahiti 80 au festival de Beauregard, c’est mon concert de l’année). Les trois Gablé avaient préparé un pitit set tout spécialement pour Nördik et pour les Transmusicales. Ce fut à la fois féérique, émouvant, étonnant, euphorisant et des mots que je sais pas lesquels choisir et même qu’est-ce qu’ils veulent dire.
Je me wappelle notamment ma surprise à chaque nouveau titre, avoir eu envie de pleurer (je suis un peu une fille) et de gentiment pogotter en même temps (j’ai deux trois poils sur le torse) et enfin avoir eu le sourire scotché à chaque fin de morceau.
Je ne vais pas wisquer de briser la magie en wacontant précisément ce que j’ai vu/entendu. Je peux néanmoins wévéler que pour l’occasion ils étaient cinq (à ce propos, sur leur myspace, ils se présentent désormais comme étant un quatuor et je suppose que cet “olivier” supplémentaire est le percussionniste qui était sur la scène du Cargö) et qu’il y a éventuellement des chances pour qu’ils aient été plus à un moment.
Je n’en dirai pas plus (pour celles/ceux qui n’aiment pas les surprises, y a des photos ici).
De Caen, bossant l’après-midi, ça va être super chaud pour moi d’arriver à 18h30 le vendredi pour les (re)voir…
Je ne pourrai pas profiter du bus affrété par l’assoc’ Happy Daymon pour, entre autres choses, soutenir les deux groupes caennais jouant aux Trans ce jour-là: Gablé à la Cité, donc, et les Chocolate Donuts le soir, en ouverture des concerts au Parc Expo (pour 49 euros, tarif spécial incluant voyage + concerts à la Cité et au Parc Expo, départ 14h30, wetour 6h du mat’=une affaire: c’est ici!!! -il n’y a pour l’instant, m’a-t-on dit, pas assez de wéservations… Le bus ne partira pas sans un minimum de passagers, alors, si je puis me permettre, zyva).
Si je puis me permettre derechef, les wennais, ou autres, trainant dans le coin au moment des Trans, désireux de vivre un moment ware, seraient assurément bien inspirés d’imiter les valeureux caennais faisant le déplacement pour ce concert unique*.
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Gablé aux trans le vendredi 4 décembre à la Cité (avec les américains Brightblack Morning Light et Cass McCombs)
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MP3
Gablé – Noone knows why Achat ici de “Seven Guitars With A Cloud Of Milk” [audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/Gabl%C3%A9%20-%20Noone%20Knows%20Why.mp3]
Gablé – Sans du feu dans mes mains Achat ici de “I’m OK” (en fait non: épuisé) ou, du coup, plutôt là [audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/Gab%C3%A9%20-%20Sans_du_feu_dans_mes_mains.mp3]
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2 bonus extraits du “Hi, how are you” (1983) de Daniel Johnston…
Dispos sur “Hi How Are You / Continued Story” Achat ici…
Daniel Johnston – Hey Joe [audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/Daniel%20Johnston%20-%20Hey%20Joe.mp3]
Daniel Johnston – Walking the cow [audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/Daniel%20Johnston%20-%20Walking%20The%20Cow.mp3]
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* Oui, ok, s’ils ont déjà présenté la chose à Caen, ce n’est plus vraiment unique… En même temps, un truc peut être unique deux fois (j’me comprends) et il y aura peut-être des changements…