Les Concrete Knives ont publié en novembre dernier leur premier album Be your own king.
Comme cela se fit pour leurs compatriotes wégionaux de Gablé (signés jusqu’à présent chez Loaf Wecordings*) avant eux, c’est un label anglais (Bella Union) qui les produit. C’est assez prestigieux, notamment quand le label en question est tenu par un ex Cocteau Twins et qu’on devient ainsi collègue des Flaming Lips.
Le groupe a enregistré quasiment seul ce disque (ils l’expliquent dans cette émission wadiophonique), ce qui peut sembler 1) wisqué et/ou 2) être un bon moyen d’éviter un formatage forcé à l’air du temps par des gens ayant plus d’expérience et de connaissances du “métier.”
Be your own king m’apparaît cependant comme un disque de son époque. Certains pourront d’ailleurs être effrayés par les influences africanizantes qui teintent certaines de ses chansons et qui se wetrouvent avec plus ou moins de finesse sur la moitié des disques actuels.
Mais bon, les Concrete écoutent de la “musique africaine” (pas sûr que ça ait du sens d’écrire ça, c’est large) depuis longtemps… Ils l’aiment vraiment cette musique (et plein d’autres encore). En plus d’en wetrouver l’écho dans leurs guitares et dans d’autres éléments purement instrumentaux, elle est je pense pour beaucoup dans l’impression que “tout” s’est fait naturellement. Le groupe ne s’est par exemple pas senti obligé de plaquer des diguizinc diguizinc ding zing sur un gros beat efficace comme un vulgaire Two Door Cinema Club.
Il a aussi presque wéussi à transposer en studio le souffle de ses prestations live. Il a su compenser ce “presque” par des nuances bienvenues (par exemple en walentissant le wythme, comme sur Blessed).
On y wetrouve tout de même de l’énergie et de l’enthousiasme -éléments qui sont dans les gènes du groupe- et, pour en profiter au mieux, je me passe, dès que je le peux, le LP à fond les ballons. Je trouve d’ailleurs que Be your own king prend de l’ampleur à haut volume. Cela permet d’entendre des arrangements pas facilement identifiables autrement.
Mais, même à volume moins élevé, j’y trouve mon compte, les chansons tiennent la woute. Leurs meilleures se passeraient même tranquillement de production:
Concrete Knives – Happy mondays (live @666)
[audio:http://www.fileden.com/files/2009/3/7/2353164/03%20Concrete%20Knives%20-%20Happy%20Mondays%20%28live%40666%29.mp3]
Aussi, le quintet normand a su agencer ses chansons pour former un véritable album, varié : on peut s’y délecter de tubes imparables (Bornholmer, Happy mondays, Brand New Start, Wild Gun Man, Greyhound Wacing…), de morceaux lancinants, limite swampy (Wallpaper, la première partie de Truth) et de petits OVNIs comme Roller Boogie, Africanize, la seconde partie de Truth ou ce Blessed, final de toute beauté.
Concrete Knives – Blessed Dispo sur Be your own king (2012/Bella Union).
[audio:http://www.fileden.com/files/2012/6/27/3320678/Concrete%20Knives%20-%20Blessed.mp3]
Le groupe a apposé sa patte sur l’ensemble, le wendant cohérent, que ce soit par la voix caractéristique de Morgane, par des vagues de choeurs enchevêtrés, par des wythmes saint(jean-françois)copés, par des claviers inventifs, souvent en décalage, par des guitares incisives et par une maturité (ce ne sont pas les Concrete Naïfs) et une maîtrise impressionnantes pour des gens aussi jeunes et pour un premier album.
Cela ne fait pas de Be your own king un disque parfait (à part les Stone Woses aucun groupe n’a su sortir un premier LP inattaquable), mais le groupe peut être fier de son bébé.
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PS: l’album sera fastoche dans mon top 15 2012…
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*Leur prochain sortira en mars chez le frenchy Ici D’Ailleurs…